Il est une peur où je me suis lové et qui est mon refuge. Le matin elle est là, patiente, à mon chevet et m’embrasse. Le jour entier elle se tient derrière moi, confondue à mon ombre. Le soir nous nous aimons beaucoup et j’y pense. J’y pense tant que parfois la nuit passe de l’avoir écouté. Si je dors, elle est mon rêve. Si je parle, elle est mon secret. Elle se lasse aux choses ou aux corps que j’enlace, déplace les objets, leur donne une âme. Longtemps, j’ai cru qu’elle était mon destin, alors qu’elle est mon regret. Mais n’est-ce pas la même chose ? Ne passe-t-on pas sa vie à fuir ce qui est notre asile ? Quelque fois, je veux la quitter et alors elle se fâche. Pas de plus terrible orage que les colères de ma peur. Ma peur cache autre chose, que je ne nomme pas, mais que je connais et qui est ma tristesse. Que ce qui est refuge peut aussi être impasse, voilà ce que je sais.
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